12 à 2. Ce n’est pas le résultat du match Bayern – Auckland City, mais le décompte des morts dûs aux fameux airbags Takata, entre les Outremer et l’Hexagone. Douze morts chez nous et nos cousins, et désormais deux sur le continent. Or, ce deuxième mort, à Reims, cette semaine, sera celui qui fera tout changer : dès le lendemain, le ministre des Transports, Philippe Tabarot, demandait enfin l’immobilisation totale de toutes les Citroën C3 et DS3 en France nécessitant un changement d’airbags. Apparemment, ce ne sont donc pas les dizaines de mutilés ultramarins et les morts à la pelle qui auront décidé le ministre à enfin botter les fesses à Citroën, mais bien le décès de cette dame de trente-sept ans le 11 juin, dans l’Hexagone.
Pourtant, c’est bien chez nous que les risques étaient les plus nombreux (1) : ces airbags frelatés équipant notamment les Citroën C3 et DS 3 sont particulièrement sensibles au climat tropical, d’où une plus forte mortalité chez nous. Et chez les vendeurs de bagnoles locaux, alors qu’on se désole depuis quelques mois de manquer de pièces pour réparer leurs cercueils, on oublie souvent de rappeler que cela fait des années qu’ils sont au courant et qu’ils ne se remuent vraiment le popotin que depuis qu’ils se sont fait gauler à envoyer des lettres de rappel pour faire réparer leurs voitures après le décès d’une conductrice à Trou d’eau. Par exemple, il n’est toujours pas prévu de véhicule de remplacement pour celleux qui ont eu le malheur d’acheter une voiture au volant balançant des shrapnels, qui doivent dès maintenant ramener leur tuture au garage. Une quinzaine de marques sont au final concernées par ces rappels, et toutes nos sources nous parlent d’un véritable parcours du combattant pour faire changer rapidement les pièces mortelles ; du côté du syndicat de vendeurs d’autos, on préfère repousser la faute sur les conducteurs eux-mêmes qui ne viennent pas, les salauds. Déjà qu’ils n‘achètent pas assez de voitures neuves… En revanche, aux dernières nouvelles, l’achat d’un véhicule et l’obtention d’un crédit à la consommation se font assez rapidement : sur le site de Citroën, par exemple, la première image que le visiteur aperçoit, c’est pour une promo, et pas celle de la campagne de rappel. Et dire que Citroën nous promet de rouler l’esprit tranquille…
L. C.
- Sur ce sujet, nous vous conseillons de lire les articles de nos confrères, et notamment l’excellent travail du Quotidien depuis quelques mois.