Inutile de vous préciser qu’en tant que principal emmerdeur de tout ce qui fait consensus (les Miss, l’évêque, le tourisme, Cyrille Melchior…), Le Tangue avait aujourd’hui les yeux rivés sur l’actu liée au jugement du tribunal judiciaire de Paris concernant la plainte de plusieurs ONG écolos contre Totalenergies. Celles-ci reprochaient au géant gazier des pratiques commerciales trompeuses en communiquant sur son “ambition d’atteindre la neutralité carbone” et “d’être un acteur majeur dans la transition énergétique“. Badaboum : selon nos confrères de l’AFP, repris par les médias nationaux, “Le tribunal de Paris a estimé que la société Totalenergies avait fait état d’allégations environnementales qui “étaient susceptibles d’altérer le comportement d’achat du consommateur” et de “l’induire en erreur” en lui faisant croire qu’elle pouvait atteindre la “neutralité carbone” en 2050 tout en augmentant la production de pétrole et de gaz (…) Le tribunal a ordonné au groupe “de cesser la diffusion de la communication trompeuse, alloué des dommages et intérêts en réparation du préjudice moral subi par les associations demanderesses et prévu une mesure de publication du dispositif de la décision sur le site commercial du groupe”.” Ca pique.
Pourquoi on vous parle de ça ? Parce qu’en terme de greenwashing, Totalenergie n’y va pas avec le dos de la cuillère chez nous, surtout en étant un des sponsors principaux du Grand Raid encore cette année, partenaire de la Mascareignes.
Or, lorsque Le Tangue avait découvert ce curieux sponsoring, pour un sport qui cultive pourtant son image “nature“, c’est peu ou prou l’argumentaire que nous avaient développé les organisateurs : “Nous considérons que Total fait des efforts sur le développement durable. Je ne crois pas qu’il s’agisse de greenwashing”.
Ben si, et pas qu’un peu, et c’est même la justice qui vient de le dire. Le Grand Raid se retrouve donc avec une tronche d’alibi pour un des plus grands pollueurs du monde, qui utilise donc le trail pour se donner bonne conscience, au moins aux yeux de ses clients potentiels. Surtout, ce sponsoring lui permettait de contourner la Loi Climat, interdisant en théorie la pub pour les énergies fossiles, placardant ainsi de grandes affiches à la gloire des babioles qu’il distribue dans ses stations-services à l’occasion de la course.
Le Grand Raid, dindon de la farce de la lutte contre le réchauffement climatique ? En tous cas, nos valeureux traileurs venus en avion par milliers et fans de consommation à outrance n’ont pas vraiment eu l’air de s’en plaindre…
L. C.