A Saint-Louis, les dieux de l’informatique

 

Le Tangue est un peu déçu : descendu à Saint-Pierre pour écouter ce que Cyrille Hamilcaro avait à dire dans le cadre de l’affaire du détournement des fichiers municipaux de Saint-Louis par son ancienne secrétaire, nous avons dû rentrer plus tôt. L’avocat de CH, Normane Omarjee, ayant soulevé une nullité de citation, le procès de l’amie militante et de l’ancien maire et candidat est donc reporté.

Heureusement, juste avant, on a pu se marrer. La première audience concernait l’ancienne membre du cabinet de Patrick Malet, toujours à Saint-Louis, soupçonnée d’avoir extrait des fichiers contenant des bulletins de salaires d’employés de la commune, qui allaient ensuite se retrouver sur Internet. L’affaire avait eu lieu au moment où la nouvelle maire, Julianna M’Doihoma, bataillait pour refuser des titularisations de personnels municipaux : de quoi mettre de l’huile sur le feu, dans une commune, on l’a vu plus haut, où c’est déjà un beau bordel.

Dans les débats, nous avons appris surtout une anecdote croustillante. Saint-Louis, comme beaucoup de collectivités françaises, utilise le logiciel Ciril pour gérer ses ressources humaines, auquel seuls certains agents ont accès. Comment ? Eh bien, comme pour vous connecter au Tangue, avec un login et un mot de passe. Les informations disponibles sont particulièrement sensibles, elles contiennent beaucoup d’informations sur les employés, leurs salaires, leurs coordonnées… Le genre de truc à sécuriser au maximum. Or, les services informatiques de Saint-Louis ont fait fort : selon Normane Omarjee, qui défendait l’accusée, la sécurité était au max. Après avoir mis le nom de quelqu’un qui pouvait avoir accès aux fichiers, il suffisait de rentrer un mot de passe très compliqué : 1234. Dans le monde, le mot de passe à six caractères le plus utilisé est… 123456. Saint-Louis, c’est pas la Silicon Valley.

L. C.