De la “droguewashing” pour le député Ratenon

 

On n’est pas toujours obligés d’être ronchons, au Tangue : parfois, faut aussi savoir rigoler. Autant vous dire qu’au milieu d’une semaine chargée en enquêtes et en scoops, la visite au service addictologie du CHU de Saint-Denis du député Jean-Hugues Ratenon nous a fait du bien. 

D’abord parce que, lorsqu’il a communiqué sur son passage, il s’est cantonné à évoquer le problème de “la consommation de drogues dures“, dont la cocaïne. Il sait de quoi il parle : lors de sa rocambolesque affaire de l’accident de Sainte-Suzanne, il avait expliqué aux gendarmes qui espéraient réaliser des test pour vérifier s’il n’avait pas picolé : “Oui c’est ça j’ai consommé de l’alcool, du zamal et de la cocaïne“, comme cela a été consigné sur les procès verbaux. Las : comme il a refusé tous les prélèvements, on ne saura jamais s’il blaguait ou pas. Il a été condamné pour ça.

 

Après avoir crié fort contre les gendarmes, Ratenon s’écrase devant les juges

 

Voilà donc un député, condamné récemment (entre autres), pour avoir refusé de se soumettre à des dépistages de drogues, qui visite un centre d’addictologie. Marrant. Surtout, celui qui avait alors été décrit, par plusieurs témoins, comme “alcoolisé” le soir de cette fameuse affaire, ne semble avoir retenu, de sa visite au CHU, que le danger que représente la cocaïne, réel, est largement moins préoccupant que celui que représente l’alcool, drogue dévastatrice mais semble-t-il plus acceptable.

 

La paille à côté de la narine

 

Faut dire que le député Ratenon est un peu dans la course à la surenchère sécuritaire, en ce moment. Il a par exemple expliqué, après sa visite : “Je rappelle que les addictions à la drogue entrainent inévitablement des phénomènes de prostitution, de violence, de vol et de contrebande.” Oubliant, du coup, le réel danger sanitaire pour les consommateurs eux-mêmes, premières victimes des drogues. Pas de prise en compte de la santé des consommateurs, vus uniquement comme des délinquants par le député LFI ! Au Tangue, on préférerait pourtant prendre soin de ces pauvres bougs, même de celui qui a fini au milieu de la route une nuit d’août à pioncer dans sa bagnole.

L. C.