Femme… mais surtout “fille de”

 

Nos deux quotidiens préférés se sont apparemment pris d’amour, aujourd’hui, pour Aude d’Abbadie-Savalli, directrice du groupe de cliniques privées Les Flamboyants. En cette journée internationale des droits des femmes, nos confrères rivalisent de portraits de ces femmes qui “réussissent”, parce qu’elles deviennent patronnes ou pratiquent des métiers prétendument réservés aux hommes. Pas un mot pour les femmes de ménage, les esthéticiennes et autres aides-soignantes, qui doivent se sentir un peu idiotes aujourd’hui, parce qu’elles font un boulot qui n’est pas montré en exemple en ce jour du 8 mars, et qui permettrait justement de se poser de vraies questions sur les stéréotypes de genre ou la précarité de certains emplois réservés aux femmes. Ça doit claquer un peu moins, faut croire. Bref.

A la place, Le Jir et Le Quotiden ont donc consacré chacun des gros papier à Aude D’Abbadie-Savalli, une “battante” pour le premier, “au caractère entreprenant“, pour le deuxième. Pour les deux, elle serait donc un exemple de réussite pour les femmes qui, finalement, pour devenir patronnes, n’ont qu’à se bouger le cul. “Le conseil que je donnerais à mes filles, c’est qu’elles ont la capacité de faire ce qu’elles veulent, avec du travail, de la curiosité et de la détermination“, dit-elle dans le JIR. “Je me suis toujours fixé des objectifs à moyen terme, continue-t-elle au Quot’. Et au fur et à mesure, avec de nouveaux objectifs, on va un peu plus loin. La porte d’à côté n’est jamais infranchissable.” C’est beau : bossez les filles, imposez-vous, vous y arriverez !

Enfin… ce sera quand même plus facile si, comme madame D’Abbadie-Savalli, vous vous retrouvez directrice d’une structure fondée par papa et maman, comme c’est le cas pour le groupe des Flamboyants, et qui vous a trouvé du taf à la sortie de vos études. Quant à concilier “vie de famille“, “pratique du Trail” et vie professionnelle, les filles, vous avez qu’à acheter un agenda : il s’agit juste d’une question “d’organisation“, pour Le Quotidien. Les femmes de ménage du groupe des Flamboyants sont donc prévenues : elles n’avaient qu’à se sortir un peu les doigts si elles voulaient faire le Grand Raid en plus de nettoyer les chambres des malades et de faire faire les devoirs aux marmailles.

L. C.