Journée du diabète : et toujours aucun fast food de démonté

 

C’est donc à ça que ça doit ressembler, la schizophrénie : se lancer dans une croisade contre le diabète lors de la journée mondiale consacré à la lutte contre cette maladie, après avoir glorifié la litanie d’ouvertures de franchises de fast foods à La Réunion. S’il fallait l’illustrer, et puisque Le Tangue est taquin, il suffit d’aller jeter un œil à la com’ de Saint-Benoît.

 

Le 10 novembre.

 

 

Le 8 novembre.

 

Une salle, deux ambiances. Car aujourd’hui, le sujet, c’est bien la “Journée internationale du diabète“. Et l’ARS Réunion en profite, donc, pour rappeler que chez nous, cette maladie est une vraie plaie : 10% de la population, suivi insuffisant, “Région la plus touchée” …   Que du classique rabâché d’année en annés, que des chiffres “réactualisés” viennent confirmer. Or, l’ARS précise, encore : “Les facteurs de risques favorisant l’apparition et le développement du diabète sont bien présents au sein de la population, notamment des comportements nutritionnels éloignés des recommandations : près d’un réunionnais sur 2 est en surcharge pondérale (45%), et l’obésité concerne 16% de la population de 15 ans et +.

Curieux choc de l’actu, donc, puisqu’en ce moment, La Réunion est le siège d’une expansion assez hallucinante des chaînes de fast food, responsables, entre autres, de la mauvaise santé des Réunionnais (lire ici notre article consacré au sujet, avec les sources scientifiques adéquates). Le Tangue a fait plusieurs papiers dessus : G La Dalle, French In, viennent s’ajouter aux Mac Do, O’Tacos,  KFC, qui vient d’ouvrir une nouvelle enseigne à Sainte-Marie, ou Burger King, qui n’en finit plus de grossir sur l’Île. Un Burger King dont le patron, la semaine dernière, a eu table ouverte chez nos confrères pour y dérouler son argumentaire imparable, celui de l’emploi, qui fait frémir de contentement tous les politiques locaux, apparemment plus préoccupés par le taux de chômage que celui d’occupation de leurs cimetières. Les fast foods créent de l’emploi, fermez-là. Les diététiciens, nutritionnistes et autres, qui tentent désespérément de faire entendre leur voix aujourd’hui (notamment auprès du Tangue) pour sauver des vies, il en créent, de l’emploi eux ?

Au Tangue, on le trouve super, cet argument de l’emploi : vivement l’installation d’une usine de kalashnikov à Saint-Benoît ou de mise en conserves de viande de baleine à Saint-Joseph !

L. C.