La pédiatre n’a pas vraiment dit ça…

 

Au Jir, si la promotion des médecins anti-vax s’est un peu calmée, il reste, de temps en temps, quelques loupés. Dans un article consacré, mercredi, à la vaccination pour les enfants de 5 à 11 ans, nos confrères ont affirmé que la présidente de la Société française de pédiatrie a déclaré dans “une émission radiophonique” “qu’il existait d’autres solutions pour protéger les personnes fragiles que celle de vacciner les jeunes.” Une position qui viendrait donc s’opposer à la vaccination pour les marmailles.

Au Tangue, ça nous a un peu étonnés, car cela ne correspond pas tout à fait à la position de Christelle Gras-Le Guen, la présidente de la SFP. Si nous n’avons pu retrouver l’émission citée dans l’article du JIR, nous avons cependant pu lire plusieurs interviews récente de la cheffe du service de pédiatrie de Nantes. Sa position se résume ainsi : face à un vaccin qui protège en priorité des formes graves, rarissimes chez les enfants, et qui diminue la propagation du virus, elle est favorable à une vaccination des enfants souffrant de maladies chroniques et susceptibles d’attraper un Covid grave, et des petits qui côtoient des adultes qui pourraient eux aussi compliquer. A France Info, elle explique ainsi : “Pour le Covid […], on vaccine les enfants ou petits-enfants des plus fragiles pour les protéger.” Sur Sud Radio, elle dit : “C’est logique que ça (la vaccination des petits, NdT) entre dans les outils de lutte contre le virus. C’est logique qu’on arrive à cette question. Maintenant, sur cette tranche d’âge, depuis le début de la pandémie, les formes graves de la maladie existent, mais elles sont rares. […] Je serais enclin à à privilégier une approche où on cible d’abord les patients susceptibles de faire une forme grave du Covid. La cible prioritaire me paraît, avant tout, de protéger les adultes.

Pour elle, comme elle le confirme sur RFI,La priorité, c’est de vacciner tous les adultes. Une fois qu’on aura vacciné le plus d’adultes possible, la vaccination des enfants se posera.”Elle attend, surtout, la remontée de données concernant les effets secondaires aux Etats-Unis, qui ont commencé à vacciner les enfants. Pour résumer, donc, la position de la SFP, il faut donc vacciner les enfants fragiles ou qui vivent auprès de personnes fragiles :Dans le cas de porteurs de maladies chroniques, le débat sur la balance bénéfices-risques chez l’enfant ne tient plus, puisque le bénéfice est largement supérieur aux effets secondaires du vaccin”, a-t-elle expliqué au Monde. Pour les autres, en bonne santé,Aujourd’hui, on n’a pas eu d’effet secondaire majeur rapporté, ni de mauvaise tolérance sur ces enfants qui ont été vaccinés, mais le niveau d’information reste insuffisant.” Voilà qui n’est quand même pas tout à fait la même chose que ce qu’on a lu dans le Jir…

L. C.