Vous aussi, donnez votre date d’ouverture de la NRL au pif

 

Oui, Jean-Michel Geek, Marty, Jennifer et Doc débarquent en 2015, la NRL n’aurait de toutes façons pas été finie. Mais avoue que la réf’ t’a fait marrer.

 

Dis Le Tangue, tu sais quand elle va se finir, la Nouvelle route du littoral ?” Eh bien, chers lecteurs, figurez-vous qu’on n’en sait rien et que personne n’en sait rien. Ça vous paraît idiot, peut-être, de dire qu’on ne sait pas, mais ça nous semble toujours moins bête que de jouer au petit jeu de nos élus qui, depuis des plombes, nous font croire le contraire… Sans en avoir la moindre idée non plus. Au moins, c’est rigolo.

Souvenez-vous de ce document, sur lequel nous avions mis la patte en 2020, l’agenda prévisionnel du chantier de la NRL, rédigé en 2013, quelques mois avant le début des travaux. Il annonçait une livraison de la route en… 2019. Nous sommes bientôt en 2023, on roule sur un tiers de la route, vous voyez déjà l’étendue du dérapage.

Nous avons, quand même, voulu remonter un peu le temps, et relire un peu les dates qui avaient été annoncées pour la fin du chantier. En 2021, par exemple, la Région annonçait une clôture en 2024. Et avec un aplomb monstre : “La mise en service de la route, prévue début 2024, reste un objectif totalement réaliste au regard du stade d’avancement actuel (80% réalisés) et du calendrier restant.” La citation est issue d’un communiqué publié à la suite d’un article de Capital, à qui il est reproché un manque de respect des “règles déontologiques du métier du journalisme”. Enorme, on vous dit. Tout aussi énorme, d’ailleurs, que les fameux “80%“, élément de langage et opération de com’ farfelus.

Pourtant, l’horizon de 2024 déjà, était irréaliste : en 2019, suite à une réunion entre les acteurs du BTP, les transporteurs, la Région, et l’Etat, celui-ci avait évoqué une fin de chantier en 2025. Un pas en avant, deux pas en arrière… En 2019, toujours, et au moment où les collectifs contre les carrières donnaient de la voix, Didier Robert, l’ancien président, avait agité le chiffon rouge du retard, si le projet de digue était abandonné. Il promettait alors que, si le chantier continuait en l’état (un viaduc, plus une digue), le chantier aurait été terminé en 2022. S’il fallait finalement faire la NRL en tout-viaduc, il annonçait… “une livraison vers 2026“. C’est ballot : à l’époque, il pensait sûrement vouloir faire peur à ses opposants ; avec le recul, c’était presque une bonne nouvelle.

Résumons : en 2019, on parlait d’une fin de chantier en 2022, 2025 ou 2026. En 2021, on parlait de 2024. Vous êtes perdus ? Attendez.

En 2021, la nouvelle majorité, à la Région demande son avis au Conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement (CCEE). C’est à ce moment que Huguette Bello parle, finalement, d’une route en viaduc à 100%. Avis du CCEE, consulté par Le Tangue ? “Les délais raisonnablement envisageables pour la réalisation du tronçon manquant suggèrent une date de livraison autour de 2027 voire fin 2028.

2028 est, finalement, la date de fin de chantier annoncée lors de l’inauguration du bout de route d’août de cette année par la Région. Il y a quatre mois donc. Mais tout va bien vite, dans cette histoire : au même moment, invité sur Antenne, Fabrice Hoarau, de la commission transports, déplacements et travaux à la Région, parle d’une “ouverture totale […] vers 2028/2029.”

Deux articles parus dans Le Monde vont cependant nous mettre un peu le doute : en février, le journal de référence annonçait, par exemple, que “La NRL ne sera pas achevée avant 2029 ou 2030“. En août, il parlait plutôt de “2030“. Faut dire aussi qu’au moment de l’ouverture de la partie de la NRL que nous empruntons aujourd’hui, les informations étaient quelque peu fluctuantes.

Aujourd’hui, c’est un article du Quotidien, sur la foi d’un rapport de la Cour des comptes sur la NRL, qui nous offre une nouvelle date à nous mettre sous la dent. Ou presque : “Aucun calendrier n’est toutefois fixé et un achèvement n’est pas envisagé avant 2028.” Il aura donc fallu quasiment dix ans pour, qu’enfin, on puisse à peu près comprendre que personne n’est foutu de dire quand ce chantier sera terminé. S’il se termine un jour.

L. C.

 

 


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