Le foot pays, bête comme ses pieds

Ils ont chouiné sur leurs barquettes, enchaîné les matchs ennuyeux avant d’agresser deux fois un arbitre : le bilan du football réunionnais aux Jeux des Îles est un sans-faute.

 

 

 

 

Il ne faut jamais sous-estimer le football réunionnais pour sa capacité à nous faire passer pour des imbéciles. Et au vu de l’attitude générale de la sélection pays aux Jeux des Îles de Mada tous sports confondus, il y a quelques semaines, il fallait que les pousse-cailloux se surpassent. Ils ont finalement dépassé nos attentes.

 

JIOI : ils s’amusent sur les cadavres

 

Avant même le début des épreuves, le président de la Ligue Yves Ethève, qui se trimballe toute une batterie de casseroles depuis des plombes, ouvrait le bal, à propos des conditions d’hébergement de ses joueurs : “C’est un scandale. Ils sont à plusieurs dans une chambre et leur repas est servi dans des barquettes. […] Si ce n’est pas possible, ils rentreront.” Dans un des pays les plus pauvres du monde, où les famines tuent des milliers d’enfants chaque année, c’est chic. Ce n’était qu’un début.

Pendant le reste de la compétition, lors de laquelle la sélection réunionnaise, composée de stars jouant à un niveau régional, a enchainé les matchs ennuyeux (0-0 contre Mayotte, puis 1-0 contre les Comores et 2-1 contre Maurice en demi-finales), la com’ du pléthorique staff’ s’est résumée au ouin-ouin : les joueurs ont mal au ventre, et ils mangent mal, et ils dorment mal, et les entraînements et les matches sont mal organisés, et l’arbitrage est nul.

Arrive donc le jour de la finale, contre Madagascar. Une purge. 0-0 à la fin du temps réglementaire, prolongations. A la 116e (le match se terminant à la 120e), l’arbitre Mauricien siffle un pénalty pour Mada, but, victoire des locaux. Logique, pour un quart de finaliste de la CAN en 2019.

 

Yapapéno

 

Re-ouin-ouin. “Yapapéno“, couinent évidemment les Réunionnais, parlant de “scandale“, de “vol“, d’arbitre incompétent, etc.

Bon, bon. L’arbitre aurait donc offert le match aux Malgaches : il s’agirait là alors de l’arbitre le plus idiot de la terre, qui aurait attendu les dernières minutes d’une prolongation pour filer un pénalty. En vrai, aucun scandale : l’arbitre a jugé qu’il y avait pénalty, les images ne montrent pas l’inverse. Il a interprété, c’est son boulot. Si Siala Chamba avait fait le sien en cadrant sa reprise en première mi-temps, on n’en serait pas là.

Match fini, début du festival réunionnais. Contexte : la finale se joue au stade Baréa, le même dans lequel, une semaine plus tôt, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture, treize personnes sont mortes piétinées, dont des enfants, suite à un mouvement de foule. Comme une semaine plus tôt, quarante mille personnes se sont pressées dans les travées pour le foot. Parmi les Prix Nobel de l’équipe réunionnaise, aucun ne s’est dit : “Les gens sont chauds, les conditions de sécurité ont l’air un peu précaires, on va pas faire de vague pour éviter d’exciter la foule et provoquer un nouveau drame.” Non : des joueurs réunionnais se jettent à plusieurs sur l’arbitre, pour l’agresser. Baston générale. Le sifflet est obligé de s’enfuir pour se protéger des coups. En France, ce genre d’acte se termine au tribunal. Mais les footeux, tranquilles, ont pu dérouler ensuite leur cirque victimaire aux médias. Terminé ?

Eh non. A l’aéroport, le lendemain, l’équipe mauricienne, l’arbitre du même pays, et la sélection réunionnaise se croisent. Nouveau ralé poussé, cette fois dans le hall, mais toujours à l’initiative des Réunionnais, l’arbitre est de nouveau mis en danger. Un joueur réunionnais sera même retenu quelques minutes par la police locale. Et les footeux réunionnais ont pu rentrer à la maison, fiers du travail accompli : nous faire passer pour des cons aux yeux de toute la zone.

La rédaction du Tangue

 

Précision : et qu’on ne commence pas à comparer le foot avec le rugby, puisque c’est la mode. Eux se dopent et sélectionnent des joueurs condamnés en première instance pour des actes racistes, ils ont pas de quoi trop la ramener avec leurs pseudo-valeurs qui semblent surtout faire frétiller l’extrême-droite.

 

 


Le Tangue a besoin de vous pour vivre.

Notre liberté de ton et notre indépendance ont un prix. 

Cet article est gratuit, mais vous pouvez vous abonner pour lire les autres.

Ou filer un p’tit pourboire. Ou un gros, si vous en avez les moyens, en cliquant là :

 

Je participe au financement du Tangue