Nikos Aliagas : “Même Apple fait pas autant de fric avec des enfants !”

Poutine peut bien envoyer des bombes nucléaires sur l’Ukraine, Raynaud a gagné un télé-crochet. Le Tangue a (presque) interviewé le présentateur de l’émission, Nikos Aliagas.

 

Bonjour. Dites, vous avez des nouvelles de Carla G ?

“Qui ça ?

 

La jeune fille qui a gagné la première édition de The Voice Kids.

Je m’en souviens plus. S’il fallait que je me souvienne des noms de tous les candidats qui ont gagné mes émissions… Ça, c’est le boulot de la RH chez TF1, de les recaser dans des séries télé ou à Danse avec les Stars…

 

Le dernier, quand même, vous savez qui c’est ?

Oui, Renaud, c’est ça ? Hexagone, Laisse Béton, Gérard Lambert, magnifiques chansons. Je lui promets un bel avenir.

 

Non, Raynaud. On parle que de lui, à La Réunion.

Ah oui. Le môme coaché par Patrick Fiori. Lui aussi, d’ailleurs, TF1 l’a bien recasé, depuis Notre Dame de Paris. 

 

Et ce Raynaud, vous lui promettez un grand avenir ? 

C’est ce qu’on lui dit, tu penses. En vrai, il finira comme Jordy ou Mimi Siku. Tant qu’il nous fait pas une Macaulay Culkin…  Moi, je mate surtout les audiences : on cartonne. Les gamins, ça fait rentrer de la pub et du SMS surtaxé, t’imagines pas. Eux, ils sont contents, ils passent à la télé, c’est les stars de la cour de récré, ils bossent gratos et nous, on engrange. Faire bosser les gosses, c’est un bon filon pour nous. Même Apple fait pas autant de fric avec des enfants !

 

Mais au niveau artistique…

De quoi tu me parles ! Dans le jury, y a eu Kendji Girac et Jenifer ! Nous, on fait de l’optimisation : on sort un artiste qui sait à peu près chanter dans une télé-réalité quelconque, on le recycle dans nos autres programmes, et ça tourne, et ça tourne… Les candidats, on en fait des vedettes, et les gens achètent leur musique parce qu’ils les ont vues à la télé. Et l’année suivante, quand tout le monde s’est finalement rendu compte que c’est pas très bon, on en trouve un nouveau… Le problème des gosses, c’est comme avec les chatons : ça grandit, et ça devient plus intéressant. Faut donc capitaliser un max avant qu’ils muent et qu’ils deviennent grands. Parce que là, t’as des vrais artistes qui débarquent, qui ont fait de la scène, qui ont créé des choses par eux-mêmes, et pas poussés par les parents… et c’est fini.

 

Mais ça vous gêne pas, de faire de ces gosses des produits marketing ?

On est les seuls ? Le petit Soan, c’est TF1 qui l’a mis sur des murs d’immeubles pour vendre des Canal Box et des mutuelles ? Le Raynaud, c’est nous qui l’avons affiché avec un maire condamné pour prise illégale d’intérêts ? Arrête un peu : tout le monde en croque, de ces marmailles, comme vous dites. Du coup, les parents veulent faire de leur progéniture le nouveau Soan, ça fait moins de gosses qui veulent devenir chercheurs, ingénieurs ou médecins, et on crée comme ça le futur public de TF1. 

 

Vous faites comme avec les miss ou les footeux, finalement…

Voilà. On vend du rêve, nous. La célébrité, le fric facile sans trop en faire, voilà ce qu’on vous met devant les yeux. Les études, le travail, les échecs, qu’est-ce que c’est chiant…”

Propos (presque) recueillis par Le Tangue


Cette interview est une parodie. Tous les propos tenus sont inventés, et toute ressemblance avec la réalité ne saurait être que fortuite.



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