Stanislas, kok batay : “Achevez-moi ! Faites de moi un civet !”

Le Tangue a (presque) interviewé Stanislas, kok batay de son état, qui s’intéresse particulièrement aux élections législatives.

 

Dites, vous devez être à fond derrière la Nupes, non ? Parce qu’elle a prévu d’interdire les batay kok !

“C’est sûr qu’avec les copains, quand on a vu le programme de Méluche, on a sauté au plafond ! Hélas, on a vite déchanté…

 

Vous, vous avez regardé le débat de la 7e sur Réunion 1ère…

A aucun moment, on n’arrêtera les batay kok“, qu’il a dit, le représentant de la Nupes, Perceval Gaillard. Bon, c’est l’ascenseur émotionnel, cette histoire : il y a quelques semaines, Jean-Hugues Ratenon semblait soutenir l’inverse, avec sa punchline : “J’aimerais bien que les coqs se mettent dans les gradins et demandent à leurs propriétaires de se battre.“ C’était non seulement marrant, mais bien vrai, en plus…

 

Pour Jean-François Nativel, les batay kok, c’est la tradition. Vous pouvez bien vous sacrifier pour la tradition, non ?

Elle a bon dos, la tradition. Chez les Mayas, la tradition, c’était de sacrifier des humains. Vous admettrez avec moi que des fois, arrêter des traditions, c’est pas mal, non ? Le monde évolue…

 

Oui, mais il a dit, aussi, “Les éleveurs de batay kok, ils ont un amour de leurs animaux, ils les soignent aussi bien que leurs enfants…” !

Je sais pas s’il a des marmay, Nativel. Mais j’espère que s’il les aime, qu’il les soigne ou les nourrit, c’est pas pour les envoyer se foutre sur la figure avec les marmay du voisin devant cinquante boug qui parient de l’argent…

 

Vous ne pouvez pas nier que vous êtes quand même bien traités…

Tu sais ce qu’on nous fait ingurgiter ? Non ? Ben nous non plus. C’est des mélanges, tu verrais ça… On nous défonce la tronche au zamal, aux protéines… Ça arrive qu’on nous fasse bouffer de la viande de poulet ! Ethiquement, le cannibalisme, c’est pas top top… Et je te passe les détails sur l’alcool, le Guronsan, les poudres un peu bizarres ou les massages à la Baume du Tigre. Tu parles d’un traitement.

 

C’est vrai que vous êtes vachement musclé, quand même.

C’est une souffrance permanente. Achevez-moi ! Faites de moi un civet ! Qu’on n’en parle plus ! Mais notre chair est tellement dure qu’il n’y a personne pour nous zigouiller pour nous bouffer, alors… Tant qu’on rapporte des sous au proprio, ben on subit. On peut juste espérer qu’un Royal Bourbon débarque et nous termine à coups de crocs. C’est toujours plus rapide qu’à coups d’ergots.

 

On voit beaucoup de reportages sur les batay kok. et c’est souvent une vision assez romantique. Ça vous choque ? 

Si tu trouves qu’élever des animaux pour les faire se battre entre eux, le tout devant des gens qui parient de l’argent, ça te choque pas, c’est pas moi qui ai un problème.

 

Voilà vraiment un discours d’écolo-bobo…

Nous, kok, on a accepté d’être élevés depuis des siècles pour être bouffés. C’est comme ça, j’ai plein de cousins qui passent leur vie dans un poulailler au grand air, à courir après les poules et à manger du grain. Eux, les éleveurs leur foutent la paix, ils les laissent gambader, jusqu’au moment où il en chope un de temps en temps. Couic, en cinq secondes, c’est fait : une vie à se la couler douce, quelques secondes pour rendre le dernier souffle, après tout, ça va. Nous, c’est toute une vie à en baver, parce qu’ils paraît que c’est amusant de nous voir nous battre. Ecolo-bobo, je sais pas : mais la science a prouvé qu’on était capables de ressentir stress et émotions. Ça nous paraît pas scandaleux qu’on demande juste à être bien traités le temps de notre passage ici-bas. Qu’on serve à vous nourrir, ok. Pour le reste, permettez-moi d’être circonspect.”

 

Propos (presque) recueillis par Le Tangue


Cette interview est une parodie. Tous les propos tenus sont inventés, et toute ressemblance avec la réalité ne saurait être que fortuite.



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