Les dix commandements du Tangue

Par avance, voici les réponses aux quelques questions que vous pouvez vous poser.

Qu’est-ce que Le Tangue ?

Le Tangue est un journal satirique réunionnais, créé en 2012 sous la forme d’un mensuel papier. En raison de la faiblesse de ses ventes, il n’a pu faire face à ses coûts de production et, après une pause de quelques mois, est de retour sur Internet.

 

Qui y contribue ?

Des journalistes professionnels et des illustrateurs de talent aimant leur métier, à l’esprit potache, parfois vulgaire. Ils se sont fixé deux buts : le premier, vous informer. Le second vous faire marrer. Ils ne garantissent rien sur ce dernier point.

 

Pourquoi sont-ils anonymes ?

D’abord car les rédacteurs du Tangue sont contre toute “personnalisation” de l’information. Si, à Antenne Réunion, ils aiment bien montrer leurs tronches à la télé, nous, nous ne faisons pas du journalisme pour ça. La vedette et, et doit rester, l’information (et la déconnade, dans notre cas). Le rédacteur n’est que son vecteur. Que ce soit Pierre, Paul, ou Jacques (nous n’avons aucun lien avec la famille Vergès) qui ait écrit ne change rien au fond, ni à la véracité des informations.

Puis, car nous avons une vie, à part Le Tangue. Et nous tenons à ce que ces deux univers ne s’entrechoquent pas.

 

Pourquoi la plupart des articles sont-ils payants ?

L’information de qualité a un coût. Un site, lorsqu’il est gratuit, est financé par la publicité ; or nous refusons systématiquement la moindre aide financière autre que celle de nos lecteurs. Cela garantit notre indépendance rédactionnelle et de ton. Il faut donc que vous mettiez la main à la poche, tas de radins.

 

Puis-je refiler mon code d’accès à toute ma famille, tous mes copains et toutes mes connaissances d’un jour ?

En pratique, oui. Mais on ne trouve pas ça très classe et ça ne nous aidera pas à grandir.

 

Ça vous rapporte un tas de fric, non ?

Non. Disons que cela nous permet de casser une graine à l’occasion des réunions de rédaction. Mais on s’est toujours pas mis à péter dans la soie.

 

Pourquoi ne peut-on pas commenter sous vos articles ?

Vu le niveau des commentaires dans les sites d’information en général, nous avons préféré nous en passer. Si vous voulez réagir auprès de la rédaction, nous avons un mail ; si vous voulez en discuter avec vos copains, il y a des bistrots.

 

Êtes-vous, comme tous les médias, soumis au lobby judéo-maçono-porno-gay-zarabe ?

Non. Mais c’est gentil d’avoir demandé.

 

Quel temps fera-t-il demain ?

Kamoulox.

 

En prime, voici notre tout premier édito, daté de septembre 2012, et auquel nous ne changerons pas une ligne :

 

Indépendant, impertinent, et en plus il se croit drôle

Vous connaissez sans doute le tangue, ce petit mammifère fouineur ressemblant à un hérisson qui s’épanouit sous nos latitudes. On le dit souvent mignon et gentil. On peut bien s’en faire griller un ou deux au barbecue, mais on ne le tue pas par plaisir. La preuve : lorsqu’il traverse la route, on freine pour lui éviter de finir en mode extraplat. C’est bien qu’au fond on le trouve sympa.

Pourtant il faut toujours se méfier des apparences : le Tangue que vous tenez entre vos mains est pour sa part roublard, extrêmement caractériel, toujours de mauvais poil et infiniment méchant. C’est le mouton noir du troupeau. Il a gardé le côté fouineur spécifique à son espèce, mais au lieu d’utiliser son flair pour débusquer des insectes, il traîne son museau là où il ne devrait pas afin de débusquer des informations.

Il les aime insolites, impertinentes, drôles ou épineuses, et entend préparer chaque premier mercredi du mois un festin à son goût.

Ce Tangue souffre du complexe de supériorité du hérisson. Du coup, il refuse toute relation avec ce que ce monde compte de vivant. Il n’a pas d’enfants. Ni de parents. Aucune famille en fait, surtout si elle devait être politique. Il n’a pas d’amis, surtout s’ils devaient être puissants. Et par conséquent, il ne bénéficie d’aucune subvention, que ce soit du conseil général, du conseil régional, de l’Etat ou de l’Amicale des tangues de La Réunion. Il n’a même pas pris la peine d’en demander.

Pis, quand des politiques tentent de le caresser dans le sens des piquants, il mord. Qu’on se le dise, cet animal-là est un solitaire, et il attache une importance infinie à son indépendance.

Au final, seuls les deux euros que vous voudrez bien lui filer chaque mois pourront permettre d’apaiser son insatiable appétit pour l’information et la rigolade. Méfiez-vous de lui quand même. Il est incorrigible.

Aime-t-il le sport? Oui, mais il ne possède pas une once d’esprit sportif. Lorsqu’il s’intéresse au football, il n’en voit que les côtés négatifs. De même pour la politique : aucun élu n’est parvenu à le séduire. Ce qu’il aime, c’est les moquer et dénoncer leurs abus. Dans quel camp se range-t-il dans la grande polémique sur les attaques de requins ? Aucun ! Fidèle à son caractère, il range les écolos et les surfeurs les plus extrémistes dans le même tiroir : pour lui, c’est simple, tout le monde a tort. Personne, de toute façon, ne trouve grâce à ses yeux. Pas même ses confrères journalistes, eux aussi cibles de ses piques.

Non, vraiment, ce Tangue n’est pas fréquentable. Il s’invite dans les jardins et les bureaux, il chaparde des documents et, quand il n’a rien d’autre à faire, se trouve une niche bien placée pour espionner les faits et gestes de ceux qui nous dirigent. Le pire, c’est que, non content d’avoir recueilli – et vérifié – des informations, il les couche sur du papier et les livre à toute la population de l’île.

Nous avons essayé de le corriger, d’arrondir les angles de ses articles, de censurer çà et là quelques morceaux de texte pour ne pas nous attirer immédiatement les foudres de nos puissants… Rien à faire! Ce Tangue est têtu comme une mule, et nous n’avons rien pu retirer de ces huit pages que nous vous proposons aujourd’hui. S’il vous a épargné, estimez-vous heureux. Si votre nom se trouve dans ces colonnes, nous en sommes vraiment navrés. Juré, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour le calmer, mail il ne veut rien entendre.

Tous aux abris! Le voilà qui prépare déjà le numéro du mois prochain!

La rédaction