À Bellevue aussi, ça coince

 

Les rapports se suivent et se ressemblent. Après l’avis de la CNPC, dont votre animal favori s’était fait l’écho, qui disait, en gros, que faire une partie de la NRL sous forme de digue était une aberration écologique, ce sont les carrières prévues pour les enrochements de cette même digue qui voient leur futur clairement assombri. Il y a quelques mois, la carrière de Bois-Blanc avait vu son autorisation d’exploitation suspendue et, il y a quelques jours, c’est sa petite soeur de Bellevue qui a eu droit à son enquête publique, demandée par le tribunal administratif. On vous la fait courte : selon celle-ci, une carrière là-bas est une connerie.

Dans ses conclusions, l’enquête pointe d’abord sa quasi-inutilité : “La modeste contribution au chantier de la NRL que pourrait apporter l’exploitation de la carrière de Bellevue est, soit insuffisante pour la fourniture des roches >1t nécessaires pour achever la digue si la carrière de la ravine du Trou n’est pas ouverte, soit injustifiée eu égard aux 70 recommandations de l’Autorité environnementale sur la « temporalité » de l’ouverture des carrières de roches massives, si celle de ravine du Trou est exploitée.” C’est-à-dire ? Si la carrière de Bois Blanc n’ouvre pas, Bellevue n’aura pas la capacité de fournir les précieuses roches nécessaires à la digue ; si la carrière de Bois-Blanc ouvre, l’exploitation de la carrière de Bellevue ne respectera pas les recommandations de l’Autorité environnementale, qui demande notamment de ne pas ouvrir plusieurs carrières en même temps. 

Sur l’aspect écologique, l’enquête explique que “l’ouverture de la carrière de Bellevue entraînerait des impacts environnementaux non susceptibles d’être réduits ou compensés, même en prenant en compte les nouvelles mesures proposées en réponse à l’avis de l’Autorité environnementale: impact du trafic des camions sur les résidents proches de la voie d’accès et les automobilistes circulant sur cet itinéraire jusqu’à l’échangeur avec la route des Tamarins, impact des tirs de mines sur les habitations incluses dans le périmètre de sécurité recommandé par le schéma départemental des carrières, risques de disparition de la faune endémique fréquentant le site (chiroptères, papangues), cicatrice durable dans le paysage d’une commune touristique après achèvement de l’exploitation.” Ça les riverains l’expliquent depuis longtemps, et il n’est pas inutile de faire un petit rappel pour ceux du fond qui dorment : une carrière, c’est moche, ça pue et ça emmerde tout le monde, même les gentils animaux.

Ce n’est pas étonnant, donc, que l’avis rendu soit défavorable à l’ouverture d’une carrière à Bellevue. Mais il faut préciser que, comme souvent pour les études commandées, il s’agit seulement d’avis. Comme pour tous les avis donnés précédemment, et qui pointent tous vers un désastre écologique annoncé, la Région peut continuer à s’en foutre.

L. C.