La pastèque, on en mange déjà presque tous les samedis

 

C’est la polémique du jour. On en parle vite, car demain, y en aura sûrement une autre, au train où vont les choses. Surtout à propos de membres de la République en Marche qui se font désormais un plaisir de reprendre la réthorique de l’extrême-droite.

Dans une interview donnée hier à LCI, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a ainsi dit cela : “Je sais ce que c’est, la gauche pastèque, c’est-à-dire vert dehors et rouge dedans. C’est surtout LFI post-trotskisme avec un peu de vernis écolo autour.” Evidemment, les amateurs de politique ont tout de suite capté d’où venait la référence : du Front National, et du père Le Pen, qui avait rendu l’expression populaire en France dans une émission de télé en 1989, venu avec une pastèque dans les mains (en la qualifiant de “légume“, d’ailleurs). Depuis, l’expression a fait florès chez les réacs de tous poils, de la droite à l’extrême-droite, pour qualifier ces méchants écologistes. 

 

 

 

Rien à voir avec nous ? Ben pas vraiment. Car les Réunionnais qui lisent le JIR le samedi sont régulièrement témoins de l’utilisation de cette expression. Dans l’édito du samedi, en effet, la référence est couramment utilisée pour taper sur les écolos, locaux ou non. En mai, Eric Piolle, le maire de Grenoble, était ainsi qualifié d'”écolo pastèque à très forte dose” ; en juin, c’est l’élu local Vincent Défaut qui est un “écolo pastèque sans l’avoir avalé” et ça, c’est juste pour les derniers mois. Plus généralement, c’est bien l’élu écolo Jean-Pierre Marchau qui est affublé du qualificatif dans les pages 2 et 3 du JIR, et cela, depuis des plombes. Et dire que, lorsqu’on affirme que les idées d’extrême-droite sont distillées goutte à goutte dans l’espace public, on nous dit qu’on abuse…

L. C.