Schiappa : et si on n’y allait pas ?

Et si on marquait le coup lors de la prochaine visite de Marlène Schiappa, et qu’on n’en parlait même pas ?

 

Le défilé continue. Après la mémorable visite de Macron et de son cortège ministériel la semaine dernière, on apprend aujourd’hui que Marlène Schiappa, médiatique Secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, va venir faire un petit tour dans notre Île, afin d’organiser le “Grenelle sur les violences conjugales“. Une coquille vide supplémentaire, puisque le budget alloué à cet énième “Grenelle” était déjà prévu avant le coup de com’, et alors que les organisation féministes ont évalué à un milliard d’euros la somme nécessaire à une vrai lutte.

Marlène Schiappa a de nombreuses fois montré tout le respect qu’elle porte aux journalistes, notamment lors de l’épisode des “menaces” à son domicile par les “Gilets Jaunes”, où ces cons de reporters avaient eu le malheur de vérifier ce qu’elle racontait sur les réseaux sociaux, et de nuancer ses propos.

Or, il y a quelques jours, la presse réunionnaise a eu aussi une impression de “mépris” affichée par le gouvernement envers les médias, surtout les locaux. On se souvient évidemment de la page blanche du Jir, mais Imaz Press et Zinfos y sont aussi allés de leur critique justifiée face à l’attitude de l’armada élyséenne. Des réactions de la presse que le Président avait qualifiées de “mauvaise humeur“, sourire en coin, évidemment.

Alors, Le Tangue a eu une idée. Une idée un peu concon, un peu naïve, sans doute. Il l’a exposée au dernier club de la presse, sur Réunion 1ere (à 19’50 sur la vidéo).

 

 

 

Si, lors de la venue de Marlène Schiappa, l’ensemble de la presse réunionnaise n’allait pas aux conférences de presse, aux “rencontres”, aux “séquences” ? L’idée n’est pas neuve : Pierrot Dupuy nous expliquait, dans cette même vidéo, que l’idée d’un communiqué commun lui était venue, et que tous les confrères n’avaient pas adhéré. Soyons l’avocat du diable : aucune rédaction ne peut se permettre de tourner le dos à une visite présidentielle. Ni même à une visite de la MOM, pour laquelle nous avions déjà expliqué pourquoi nous ne nous y intéressions pas.

Mais ce coup-ci ? Schiappa est le symbole-même d’un gouvernement qui gouverne à la com’, aux annonces et aux réseaux sociaux. Les compte-rendus, les photos de Marlène qui serre des paluches sont-ils réellement de gros pourvoyeurs de ventes et de clics sur les sites d’infos, au point de ne pouvoir se passer d’en rendre compte ?

Ne pas aller la voir, ce ne serait pas faillir à notre devoir d’informer. Informer de quoi ? On l’a vu, et revu : lors des visites des ministres, il ne se passe rien. Quitte à écrire qu’il ne se passe rien, autant ne pas écrire.

Il ne faut pas se leurrer : ils ont besoin de la presse, bien plus qu’ils n’ont besoin de nous. Ils ont besoin de journalistes narrant leurs visites, leurs rencontres. Emmanuel Macron et son staff semblent l’avoir oublié la semaine dernière. Si on leur rappelait ?

Loïc Chaux