Bruno Robert : “Tu voudrais pas que je fasse du maraîchage, quand même ?”

 

Bruno Robert,  depuis votre élection à la Chambre d’agriculture, vous faites beaucoup de déclarations et vous montrez qu’on peut être le patron des Jeunes agriculteurs et défendre une agriculture à l’ancienne…

“Allez, ça y est, ils vont encore me bassiner avec le glyphosate… Et gnagnagna ça pollue, et gagnagna ça empoisonne… Oh ça va, lâchez-nous un peu.

 

Pardon mais… La Réunion bat des records de consommation de pesticides et l’impact, en premier lieu sur les agriculteurs, est catastrophique. On parle d’infertilité, de cancer etc…

Mais ce sont des trucs de Parisiens écolo-bobos ces histoires… Les pesticides, ça risque rien. Je connais un planteur qui a deux enfants et même pas de cancer ! C’est pas une preuve ça ?

 

Vous ne craignez pas d’être jugé par vos marmailles plus tard ?

Des marmailles, j’en ai pas. Avec ma femme, on essaie depuis quelques années mais… Je pense que c’est elle qui a un problème.

 

Donc l’environnement, la nature, ça vous parle pas du tout ? Vous ne voudriez pas vous engager un peu ? Faire quelque chose ?

Puisque vous en parlez, si justement. On est en train de créer une fondation avec d’autres protecteurs de l’environnement comme nous. Des copains de chez Bayer et BASF. On a aussi le soutien de Caroupaye et des transporteurs. Que des mecs bien.

 

Vous avez des projets ?

Mais bien sûr, et on a le soutien de la Région pour ça ! Dès que la Nouvelle route du littoral sera livrée, on plantera de la canne sur l’ancienne. On prendra de la bonne terre dans les hauts de Saint-Philippe qu’on fera emmener par camion jusqu’à La Possession. Un peu d’engrais, un traitement contre les champignons, un traitement contre les vers blancs, un traitement contre les cochenilles et ça poussera tout seul. Un peu de verdure, de la nature quoi !

 

La canne, la canne… On risque pas de changer de modèle avec les Jeunes agriculteurs…

Tu voudrais pas que je fasse du maraîchage, quand même ? Pas de subvention, pas de vente automatique à un usinier, c’est trop de boulot coco… On est peut-être des jeunes agriculteurs mais on est aussi fainéants que les anciens !”

 

Propos (presque) recueillis par Alix Rivière