Karl Bellon : “Vous pouvez vous pousser un peu de devant, je ne vois pas la mer.”

 

Alors, monsieur Bellon, ça y est, il n’y a plus de restaurants tout au bord de la mer, vous avez gagné !

“Les soirs, sous ma varangue, je peux enfin me détendre sans les odeurs de graillon et le son de la techno…

 

Oui, enfin, c’était aussi un combat écologique, non ?

Vous pouvez vous pousser un peu de devant, je ne vois pas la mer. Là, c’est bon, merci. Vous disiez, donc ?

 

Que ce qui a été appelé les “paillotes”, vous vouliez les enlever pour faire respecter la “loi littoral”…

Attendez une seconde… (À un voisin) Quoi ? Y a encore des cons qui se sont garés devant chez nous ? Je finis de discuter avec monsieur, et je fais un communiqué contre Sinimalé… Donc, vous me parliez de… de quoi, déjà ?

 

De combat écologique.

Ah, oui, c’est vrai. Bon, ben c’est pas compliqué : l’écologie, ici, à l’Hermitage, c’est personne entre les maisons et la mer. (Au même voisin) Regarde, y en a encore un qui a planté une tente Quechua sous un filao. Va donc chez Ravate pour acheter une masse… Je ferai un communiqué après.

 

Ça va être compliqué, ces jours prochains, avec les fêtes de Nouvel an sur la plage, non ? 

Écoutez, avec mon ami Philippe (Cadet, NdT), on a encore les clés des bulldozers, et on va faire des rondes. Ceux qui ne seront pas en train de cuisiner un rougail saucisses en écoutant du Danyel Waro seront systématiquement délogés. Il faut rendre la plage aux Réunionnais ! J’ai écrit un communiqué là-dessus, y a pas longtemps.

 

Et les Municipales, vous y pensez ?

Mais non ! Je vous dis que mon combat était éloco… Elico… Egeolo… Comment vous dites, déjà ?

 

Écologique.

Ah, oui, écologique. Mon combat était écologique, il n’avait évidemment pas pour but de préparer le terrain contre Sinimalé en 2020. D’ailleurs, je ne sais même pas quand c’est, les municipales.

 

Vous venez de le dire. En 2020.

Ah ? Tiens, ça m’a échappé. Je ne savais même pas. (Au voisin) Dis, tu savais que les municipales, c’était dans un an et demi ?

(Le voisin : Arrête un peu, Karl, on sait tous que c’est toi qui met des papiers dans les boîtes aux lettres tous les jours pour nous le rappeler…)

L’écoutez pas, celui-là, il est pas d’ici.”

Propos (presque) recueillis par Loïc Chaux