Burger King collabo, tous comptes faits

 

Donc, Burger King a rouvert ses restaurants. On pourrait s’en foutre, puisque nombre de restos, dans toute l’Ile, ont essayé de s’en sortir en continuant à vendre des plats à emporter, et afin d’éviter de mettre la clé sous la porte. On pourrait même s’en réjouir, Le Tangue ne crachant pas sur les frites ou les burgers, de temps en temps.

Mais avec Burger King, c’est particulier. Souvenez-vous, ce n’est pas si vieux : le 19 mars, le patron de l’enseigne pétait un câble, après avoir observé que le concurrent, Mac Do, avait gardé ses restaurants ouverts deux jours de plus que son enseigne :

 

Publicité parue dans le JIR du 19 mars.

 

Ça nous avait franchement fait marrer, à l’époque : alors que Burger King est plutôt coutumier de la com’ “cool”, Philippe Lariche, le boss, traitait carrément le concurrent Mac Do de “collabos“. Comparant l’épidémie de la Covid-19 à “la troisième guerre mondiale“, il assimilait les gens de chez Mac Do à des “collabos qui pactisaient avec les envahisseurs pour une seule raison : le fric.” Convoquant par-là même ses aïeux résistants qui auraient péri à Buchenwald. Vendre des frites et envoyer des Juifs, des homos et des Tziganes dans les fours, même combat !

La semaine dernière, les Mac Do de l’Île ont rouvert leurs portes, expliquant que la période de fermeture a servi aux équipes locales à organiser des “procédures opérationnelles avec pour seul objectif de garantir la sécurité des salariés et des clients“. Burger King en a, bien évidemment, profité pour continuer à balancer sur le concurrent, parce que, eux, ne mangent pas de ce pain-là.

Mais ils sont comme les autres, les salariés de Burger King et leurs dirigeants : ils ont besoin de bouffer, eux aussi. Et c’est bien normal, il ne devrait pas y avoir de quoi en faire tout un plat. Du coup, les restaurants vendeurs de Whoppers ont rouvert aujourd’hui, après que “toutes les mesures soient prises pour la sécurité de nos collaborateurs, et la vôtre.” Comme le vendeur de frites d’en face, donc. Ils se sont bien fait foutre de leur figure sur leur page Facebook, on n’aimerait pas être à la place du community manager.

Selon nos informations, pourtant, le confinement n’est pas terminé, la “guerre” non plus. Le virus est toujours là.

On connaissait déjà les types qui devenaient résistants en 1945, Burger King vient d’inventer le concept du boug’ devenu collabo à la fin du conflit. Espérons que pour des raisons d’hygiène, les confinés n’aillent pas tondre les vendeurs.

L. C.

 

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Ou je file un p’tit pourboire.

 

Ajout, le 27/04 à 17h50 : un lecteur nous a fait remarquer que la pub que Burger King s’est payée notamment à la télé – on l’a vue ce midi sur Réunion 1ère – était agrémentée du fameux Collabo, de Ravel.

 

Désinfection de Burger King Réunion

Parce que non, nous n’allons pas ouvrir avant que toutes les mesures soient prises pour la sécurité de nos collaborateurs, et la vôtre.Découvrez cette vidéo.

Publiée par Burger King Réunion sur Mercredi 22 avril 2020