Caillé, l’anniversaire raté

 

Il y a quelques années, trois, quatre ans, lors d’une rencontre presse avec François Caillé, il avait avoué, au détour d’une discussion : “Peugeot Réunion va avoir cent ans, on est les leaders à La Réunion depuis longtemps, il faut qu’on le reste jusqu’à 2019. C’est la priorité, on ne peut pas fêter notre centenaire en ayant perdu la première place.” On imagine la pression mise alors sur les commerciaux. Du coup, on imagine la soufflante qu’ils ont dû se prendre, il y a un peu plus d’un an.

Il aura été difficile de passer à côté : le Groupe Caillé s’est payé une grosse campagne de communication sur Internet, pour fêter les cent ans de l’importation de Peugeot à La Réunion, ce qui en fait le plus ancien concessionnaire Peugeot du monde. Jules avait eu le nez creux.

 

 

 

Dans la pub, ça joue un peu avec les chiffres : “Cent ans de passion pour devenir la marque préférée des Réunionnais“. Un tout petit bandeau vient préciser le propos : “N°1 des ventes à particuliers depuis 1989.” Le “à particuliers” est important.

En fait, depuis des temps immémoriaux, Peugeot a été le leader tout court des ventes d’autos à La Réunion. Elle l’a été… jusqu’en 2017. Les bilans pour l’année ont laissé apparaître une surprise énorme : cette année-là, dans les ventes totales de voitures, Renault est repassée devant, grâce à de plus gros volumes dans les machines vendues aux entreprises. Si Peugeot était toujours leader chez les particuliers, autre camouflet : la Clio repassait pour la première fois devant une Peugeot (la 208) dans l’élection de la bagnole la plus vendue. 

En 2018, la tendance est restée la même : Renault, à La Réunion, vend toujours plus de voitures que Peugeot, la Clio est toujours plus prisée que la 208. Ça doit se faire tirer les oreilles, dans les concessions Peugeot… Surtout que ça doit un peu lui faire mal au fondement, à Caillé : une des plus vieilles entreprises de La Réunion, se faire détrôner à deux ans de son centenaire par Renault, propriété du Groupe Hayot, y a vraiment pas de quoi se marrer…

L. C.