Qui a piraté Omarjee ?

 

 

Patrick Devedjian est mort, hier des suites du Covid-19. La classe politique n’a donc pas attendu pour lui rendre hommage, souvent par le biais des réseaux sociaux. La droite, surtout, ce qui n’est pas étonnant : Devedjian y a fait toute sa carrière.

Mais on cherche toujours quelle mouche a piqué Younous Omarjee, le député européen membre de La France Insoumise. Sur Twitter, il n’a pas juste présenté ses condoléances, il a aussi qualifié Devedjian d'”homme bon“.

On pourrait rappeler à Omarjee que Devedjian a passé sa jeunesse au sein de l’extrême-droite la plus radicale, celle qui enfilait les rangeos pour aller tabasser du bab, qui militait pour l’Algérie française et tapait de l’Arabe à l’occasion. Devedjian a assez eu l’occasion d’exprimer ses regrets sur ce passage de quelques années ; c’est quand même assez compliqué de le qualifier d'”homme bon”. 

Surtout que s’il a quitté les manifs à planches cloutées, Devedjian a ensuite rejoint la droite parlementaire, prenant le virage du libéralisme à fond les ballons. Dans son papier du jour, Libération rappelle les extraits d’un livre de Devedjian, publié en 1999 : “”La spéculation est utile“, y ajoutait-il, appelant à ne pas se lamenter sur les emplois qui disparaissent” et à limiter le pouvoir syndical“. La mondialisation galopante lui semblait alors garantir que “le monde de demain serait “en harmonie avec les valeurs de la droite” – si celle-ci était assez sage pour y adapter son programme.

Imaginez un peu si ce genre de phrase était sortie, aujourd’hui, par quelqu’un de vivant : Omarjee et LFI qualifieraient-ils son auteur d'”homme bon” ?

L. C.