À l’Est, calme plat (ou presque)

La région de l’Est est, des quatre, celle où les candidats têtes de liste ont eu le moins affaire à la justice. Évidemment, le fait que de vieux briscards ne se présentent pas a beaucoup joué…

 

Salazie

• Coup de bol, pour Stéphane Fouassin. Après avoir embauché Cyrille Hamilcaro, en 2014, comme directeur de l’Association des maires de La Réunion, une enquête avait été ouverte pour vérifier les modalités de recrutement d’un Hamilcaro touché par une peine d’inéligibilité par le Fouassin, président de l’asso. Enquête classée sans suite.

 

Saint-André

• Adieu, Jean-Paul Virapoullé, et sa condamnation en 2017 pour négligence dans l’affaire des détournements à l’amicale du personnel. On ne pourra même pas développer plus longuement sa convocation au tribunal en avril prochain, pour prise illégale d’intérêts… Il ne se représente pas ! Heureusement, les autres candidats se chargent de remplir nos pages.

• En fin d’année dernière, Joé Bédier s’est retrouvé en garde à vue à Malartic, dans le cadre de l’enquête sur l’affaire des marchés de la communication de la commune de Saint-André. La brigade financière cherche à déterminer son implication dans l’attribution de travaux d’impression à l’entreprise Graphica, qui semble avoir été particulièrement favorisée par la mairie de l’époque, dont Bédier était le premier adjoint et même, pendant une courte durée, président des commissions d’appel d’offres.

• Dans cette même affaire, le maire de 2008 à 2014, Éric Fruteau, et de nouveau candidat, avait été placé en garde à vue quelques jours plus tôt, n’hésitant pas à charger ses anciens petits copains. Mais ce n’est pas la première fois qu’il apparaît dans les pages “faits divers” : en 2013, le Conseil constitutionnel avait décidé de le déclarer inéligible pour un an, l’empêchant de se présenter aux élections de 2014. Le problème ? La Commission nationale des comptes de campagne avait estimé que les comptes du candidat Fruteau, lors des législatives de 2012, étaient “insincères” et “déséquilibrés”. Il avait fait payer à la commune un magazine très favorable à sa politique, magazine qui aurait dû être intégré aux dépenses de campagne du candidat. Et c’est interdit.

 

La Plaine-des-Palmistes

• On n’épiloguera pas sur les multiples soucis judiciaires du maire actuel, Marco Boyer, car il ne se représente pas. On rappellera juste qu’il a licencié neuf agents municipaux qui ne partageaient pas ses convictions politiques en 2014, et que les gendarmes enquêtent sur sa gestion de la commune. Sans parler de deux affaires plus récentes : deux procédures pour la vente de voitures de la commune à des agents municipaux et le bétonnage d’un chemin privé pour une proche du premier élu.

 

Sainte-Rose

• Les deux larrons, Michel Vergoz et Bruno Mamindy-Pajany s’envoient régulièrement à la figure des accusations diverses. On sait que le premier a déposé deux plaintes contre le second pour favoritisme dans le cadre du marché de la restauration scolaire et des tickets restaurant. Ces procédures ont fait suite à un rapport sur la gestion communale de 2013 à 2015 remis en octobre 2017 par la chambre régionale des comptes. On a aussi déniché une affaire au tribunal administratif : suite aux élections municipales de 2014 remportées par BMP, Vergoz avait déposé un recours, constatant des “irrégularités”. Le Conseil d’État avait fini par annuler les élections : “Lors du dépouillement, 88 bulletins avaient été déclarés nuls mais la mention des causes de leur nullité n’avait pas été portée sur le procès verbal, alors même que le code électoral impose cette mention. L’absence de mention des raisons pour lesquelles les 88 bulletins ont été déclarés nuls n’a donc pas permis au juge de vérifier la nullité de ces bulletins.” Vergoz avait fini par l’emporter lors de la municipale partielle de 2015.