Le Tangue part en vacances deux semaines, et à son retour, on ne parle que de Hayot. Ça fait plaisir.

 

Le Tangue a bien essayé de continuer à produire du contenu pendant ces deux dernières semaines (abonnez-vous), mais il faut bien avouer qu’il a suivi l’actualité réunionnaise d’une oreille distraite. Bon, il a quand même bien rigolé devant le spectacle du cirque policier débarquant à la station-service qui vendait du cannabis pauvre en THC (sans rire, trente euros pour quatre grammes, le mec qui achète ça doit pas avoir un seul pote dans les Hauts), devaient un peu s’ennuyer, les mecs.

Non, le truc vraiment chouette, c’est le groupe Bernard Hayot qui rachète Vindemia. Alors, juste pour rappel, la famille Hayot, c’est des gens qui ont fait leur fortune il y a plusieurs siècles grâce à l’esclavage aux Antilles. Puis, au XXe, un des héritiers, ce bon Bernard, a fondé le groupe, actuel, GBH, spécialisé dans la grande distribution ; les Hayot, c’est un peu le symbole des “békés”, ces familles descendant de colons qui dirigent le monde économique antillais. Un reportage de 2009 explique plutôt bien le fonctionnement des “békés”, reportage dans lequel un intervenant tenait des propos hallucinants sur le “bon côté de l’esclavage” et sur le métissage. Des propos que Bernard Hayot avait condamnés, au passage, quand même. Ç’avait fait pas mal de bruit dans les Antilles, et pas seulement à cause des mots racistes tenus : surtout parce que les Guadeloupéens et Martiniquais demandaient alors un meilleur pouvoir d’achat, et qu’ils avaient un peu l’impression de voir les richesses concentrées entre bien peu de gens. Salauds de communistes !

Ah, et puis, sinon, y a un frangin de Bernard Hayot, Yves, qui dirigeait une des principales sociétés vendeuses de chlordécone, et qui a avoué lui-même, devant la police, avoir fait du lobbying auprès de l’État pour obtenir des dérogations, et continuer à vendre son poison. Ce monde est génial.

Pour en revenir chez nous, voilà donc GBH qui, après déjà avoir mis le nez dans les bagnoles, les vêtements de sport, le bricolage – vous savez, ces énormes magasins désormais ouverts les dimanches, des sous, des sous ! – et les Carrefour, vient de se goinfrer les Score. Ça va pas arranger la concurrence, ça. Remarquez, ça va : on n’avait aucun problème sur le sujet, dans la grande ditrib’.

Tout va bien. Les vacances sont finies.

Le Tangue