Dimanche, allez pique-niquer !

Dans la septième circonscription, on connaît donc à peu près le nombre de personnes qui n’avaient rien d’autre à faire, dimanche dernier, que d’aller voter : environ vingt-cinq mille. Environ un inscrit sur quatre. Au Tangue, on trouve que c’est encore beaucoup trop. Un signe terrible du désoeuvrement de la population réunionnaise qui nous désole.

 

Parce qu’au final, l’élection dans la 7e, c’était quoi ? Un vieux monsieur sur le retour et sans programme ; un sbire sans cesse ridiculisé par son frère qui parle fort à sa place alors qu’il vient de se faire virer ; un petit jeune militant associatif qui n’a pas compris qu’il est plus efficace dans son asso ; des cocos qui pensent à peu près pareil mais qui parviennent quand même à se bouffer le nez ; un autre  qui ne parle que de “zone balnéaire” et qui ne comprend pas qu’être député, c’est aussi représenter les habitants de Tourcoing ou de Brive ; et quelques sous-fifres en mal de pub. Oui, vous l’avez remarqué : dans cette élection, on n’a jamais parlé d’idées. 

Normal : aucun n’avait rien à proposer. Pendant toute la semaine – et encore aujourd’hui – nos confrères ne se sont d’ailleurs pas intéressés aux questions concrètes : on en est encore à savoir qui va s’allier avec qui, qui machin va soutenir, est-ce que les voix de bidule vont se reporter sur trucmuche, et allons-y gaiement.

Le député, c’est le type qui vote les lois, les budgets. On aurait aimé avoir leur avis sur les sujets du moment, débattus justement à l’Assemblée. La réforme des retraites, le glyphosate, la PMA, le “verrou de Bercy”, l’égalité femmes-hommes, des sujets sur lesquels bossent, concrètement, les députés.

Eh bien, rien : les mecs – médias et politiques dans le même sac – ils sont avec leurs calculettes. Et vas-y que je t’imprime des tracts moches, que je te passe de la soupe dans des enceintes sur un camion, que je vais serrer deux-trois paluches chez les plus grosses familles du coin. Et dire qu’ils chouinent encore parce que les gens ne vont plus voter, espérant quand même qu’ils iront dimanche !

Au Tangue, on vous le dit : allez donc au marché, au pique-nique,  vous promener, donner de votre temps dans une association, et laissez-les faire leur cari dans leur coin. De toute façon, quand on demande leur avis aux gens pour la carrière de Bois Blanc, exemple au hasard, les puissants s’en foutent. Alors, autant faire sans eux. Mais surtout, qu’ils continuent à faire leur cirque, ou Le Tangue devra mettre la clé sous la porte ce qui, au bout d’un mois, serait dommage.

Loïc Chaux